Les traces du village remontent au premier siècle.
Lors de la découverte en 1981, rue Emile Zola, d’un cimetière à incinération, de nombreuses poteries ont été mises à jour. L’état des lieux présentait une tranchée de fondation rectangulaire de 4m50 de long sur 3m50 de large, de profondeur irrégulière atteignant 3 mètres par endroits. Une plate forme centrale restait intacte. La partie Ouest montrait un dépôt linéaire très marqué de 5 cm d’épaisseur de cailloutis blanc reposant sur un niveau de terre foncée s’estompant peu à peu vers une coloration argileuse naturelle. Dans cette surface limitée, cinq dépôts funéraires furent identifiés, dont deux intacts. Furent mis à jour des céramiques contenant des ossements d’enfants, des vertèbres de porc, des assiettes, bols, tonnelets, une paire de force en très bon état de conservation, une fibule de type à ressorts…
Cette découverte, à la limite géographique des collines de l’Artois et de la plaine s’inscrit dans un ensemble déjà important où un matériel identique a été retrouvé à Noyelles-Godault, Vimy, Labuissière, Méricourt, Mazingarbe et Harnes. Le site déjà occupé antérieurement se situe sur un axe routier particulier dépendant de la vie romaine Arras-Boulogne.
Des découvertes archéologiques importantes ont par le passé été faites sur le territoire.
En 1906, le comte de Loisne signalait les trouvailles faites dans les déblais de travaux effectués dans les dépendances de la maison Wattebled (la mairie actuelle).
Des armes et des bijoux provenant de tombes franques avaient été mis à jour. Quelques années auparavant, quinze tombes d’époque Gallo-Romaine avaient été également découvertes à 150 mètres de là. En 1964, on trouva fortuitement dans les carrières de la cimenterie de la Loisne, un sarcophage du IIIème siècle.
Au lieu-dit Claire Fontaine, sur le territoire de Bouvigny-Boyeffles, Monsieur Mayeur découvrit les fondations d’un bâtiment romain qui fut fouillé par M. F. Roger. Monsieur le chanoine Ternink, à la fin du 19ème siècle les avait identifiés.
Des Seigneuries à Gilles D’Hersin
Notre région, après avoir connu des années de paix au début de la conquête romaine, subit de fréquentes incursions de pirates saxons. Après avoir envahi le littoral, formant de petites colonies, ils progressèrent à l’intérieur des terres.
Ce serait aux Saxons que nous devons les noms de lieu se terminant en « in » : Barlin, Gauchin, Verquin,…
L’orthographe du nom Hersin a subi de nombreuses variations suivant les époques, on trouve les appellations suivantes : Hersim, Hersingn,Hersins, Herchin, Herzin,…
Une famille a pris le nom d’Hersin au onzième siècle, elle portait dans ses armes, comme les Verquigneul auxquels elle s’était alliée l’Hermine au croissant de sable qui a été reprise dans l’écusson de la ville d’Hersin-Coupigny.
Le village d’Hersin était de la mouvance de Béthune, c’est-à-dire dépendait du château de Béthune et de son seigneur qui exerçait les droits de haute justice. Quand la ville de Béthune passa dans le domaine du Comté de Namur, ce dernier devint justicier d’Hersin.
En 1631, Philippe IV, roi d’Espagne, céda ses droits de haut justicier à Antoine de Coupigny, pour la somme de 6 000 livres ce droit passa aux différents propriétaires de la terre de Coupigny. Il fut cédé en 1780 au Duc de Sully.
Après le XIIè, les justiciers seigneuriales furent sérieusement diminuées et battues en brèche, sans être supprimée en droit, elles avaient, en fait, cessé de fonctionner au XVIè siècle.
Il y avait à Hersin, une famille seigneuriale qui semble avoir été très puissante au XIIè et XIIIè siècle. En 1226, Hugues d’Hersin est de retour de la croisade, où il avait vaillamment combattu. En 1253, Eustache d’Hersin donne six mesures de terre à la Maison Gaudiempre. En 1250, Robert et Eustache d’Hersin sont mentionnés comme hommes liges du seigneur de Béthune.
En 1726, Gilles d’Hersin se fait religieux et vend 28 moncaudées de terre à Jacquemont. Le prix de cette vente est donné par Gilles d’Hersin à sa congrégation. A partir de cette époque, on en parle plus de la famille d’Hersin. Les familles d’Hersin, puissants au XIIIè siècle sont tombés ensuite dans la gêne et la pauvreté et ils ont dû vendre peu à peu les terres et les biens de leurs ancêtres. Nous ignorons s’il existe encore quelque part des descendants de l’antique famille d’Hersin.
Un nouvel empire, le Charbon
Modeste village au XIXè siècle, Hersin-Coupigny a connu un développement considérable entre 1854 et 1962 avec l’essor de l’industrie du charbon. Siège de plusieurs sites d’extraction la commune avait la particularité d’être située stratégiquement sur la voie ferrée conduisant de Bully-les-Mines à Saint Pol-sur-Ternoise. Cette intense activité économique s’est accompagnée d’un développement urbain au diapason : aux anciens hameaux de Gavion, Bracquencourt, du Blanc Mont se sont ajoutées les cités et « corons » de la Longue Pierre, du Calvaire, de Béclet, du Moulin, des numéros 2, 9 et 10.
L’exploitation minière a laissé des traces dont de nombreuses friches industrielles que la rénovation urbaine, entamée depuis plusieurs décennies, s’attache à reconquérir.
Sources : Comité Historique d’Hersin-Coupigny et Louis Jeanson, Direction des Antiquités Historiques. Villeneuve d’Ascq